Bilan 2020 : le blog, le virus et nous

Bilan 2020 : le blog, le virus et nous

 

Voilà des mois que le blog attend, sagement, notre retour. Ce n’est pas vraiment une rupture, ce serait plus une pause, un classique “c’est pas toi, c’est moi” à la sauce 2020. Comment parler de voyage dans un tel contexte ? Ici, on a décidé de ne plus en parler. Ou plutôt, ça s’est fait tout seul. Naturellement, le blog s’est mis en pause, notre activité sur les réseaux sociaux aussi. Pourtant, ce ne sont pas les projets qui manquent, non, mais bien l’envie. Aujourd’hui, l’année s’achève et j’ai envie de reprendre la plume. 

 

Sur le blog, ce ne sont pas les idées qui manquent. J’ai lancé une série d’articles tutoriels sur la photo qui me tenait à cœur de publier régulièrement. La liste de nouveaux articles à écrire et d’anciens à actualiser est longue comme… comme l’année 2020. Et pourtant, en toute honnêteté, il y a peu de chance que je les écrive un jour. Premièrement parce que l’envie n’est pas là, deuxièmement parce qu’il me paraît inutile de passer du temps à rédiger de longs articles qui n’aideront personne. Je ne suis pas pessimiste au point de penser que le voyage va disparaître, mais je ne sais pas encore quelle direction il prendra. Alors, j’attends de voir. Et puis, si nous n’avons pas envie d’entendre parler de voyage en ce moment, qu’en est-il de nos lecteurs ?

Inutile de faire un dessin sur l’année qui est sur le point de s’achever. Ou peut-être devrais-je ? Après tout, on a tendance à vite oublier. Voilà l’occasion de revenir sur notre année 2020, celle qui nous aura fait chavirer dans un état d’attente digne d’une congélation dans de la carbonite comme Han Solo. Qui sait, peut-être que dans quelques années, on en rigolera. Très bien, reprenons depuis le début.

bilan 2020 blog voyage voie lactee
main ramasse mure

Retour vers no future

Nous sommes rentrés d’un voyage de 3 mois et demi au Vietnam, Hong Kong et Thaïlande le 19 décembre 2019. Usés par l’aventure, heureux de poser nos sacs, bouillants à l’idée de repartir, l’Inde en tête. De retour en Bretagne, nous retrouvons le confort de notre petit gîte, qu’il faudra quitter au printemps.

En janvier 2020, la rumeur enfle. Ce virus dont on avait vaguement entendu parler là-bas, commence à faire de sérieux dégâts en Chine. Dans le reste du monde, on ne s’en préoccupe pas trop. En France, la grève de la SNCF anime l’actualité. Après avoir écumé les annonces, nous trouvons notre future maison.

Quand février arrive, cette fois, c’est sûr : quelque chose de grave est en train de se passer et il est temps de réagir. En Chine, le nombre de décès explose, la population panique, des hôpitaux de fortune sont construits à toute vitesse. Derrière les chiffres officiels semble se cacher une réalité toute autre. Déjà les premiers (et inévitables) cas européens se font connaître. L’Italie est sévèrement touchée et, brutalement, ce drame qui nous semblait si distant tape à notre porte. De notre côté, nous préparons notre prochain déménagement en faisant quelques travaux de peinture et en préparant nos cartons. 

Mars arrive. C’est le mois de nos anniversaires respectifs, nous avons 32 et 29 ans. Nous déménageons, comme prévu, le 14 mars. Il s’en est fallu de peu, puisque le 17 mars, le président Macron tient une allocution qui assène un coup de massue à chaque Français devant sa télé : « Nous sommes en guerre ». Ironiquement, Mars est le dieu de la guerre chez les Romains. Nous entrons dans une période qui finira par marquer l’année 2020, c’est le confinement. Tout le monde reste chez soi, interdiction de se promener à plus d’un kilomètre, les écoles ferment leurs portes, les commerces non essentiels doivent rester clos, le télétravail est vivement recommandé, aucun contact avec les membres hors du foyer n’est autorisé. Pendant que chacun tente ce qu’il peut pour combattre sa solitude, les travailleurs “essentiels” et personnels soignants restent sur le front. Les hôpitaux sont vite saturés, les unités de soins intensifs fonctionnent à plein régime. Ce n’est pourtant pas suffisant pour accueillir tous les malades : certains sont transférés dans d’autres régions de France, d’autres seront accompagnés vers une fin de vie sans douleur faute d’avoir une chance de s’en sortir dans celle-ci. Et autour, les familles, impuissantes, sont tenues à l’écart pour leur propre sécurité. Forcés à l’isolement, nous nous installons doucement dans notre nouveau nid. Il nous manque pas mal de choses, mais heureusement nous avons l'essentiel.

Le mois d’avril est passé comme une ombre. Ce qui est désormais une pandémie se répand mondialement et nous sommes nombreux à être logés à la même enseigne. L’anxiété ne nous épargne pas, la solitude nous pèse. Nous pensons à nos amis en appartement, en van ou à l’autre bout du monde. À l’heure où des couples se déchirent, des embryons se créent. Ils feront partie de ceux que l’on appellera les “bébés confinement”. Des mots et des gestes entrent naturellement dans nos habitudes. Toucher un minimum de choses en dehors de chez soi, “Tu as pris ton masque ?”, se laver les mains consciencieusement avant et après avoir fait les courses, “Alerte coronavirus, merci de respecter les gestes barrière”, faire des apéros Skype, “Mince, mon attestation !”,  “On a plus de gel hydroalcoolique”... Pour la petite anecdote, nous avions acheté un lot de petits gels en Thaïlande (un acheté, deux offerts !) qui nous ont permis de passer au travers de la pénurie les premiers temps. 

17 mai, soupir de soulagement. La courbe est à la baisse et le confinement est levé. Nous retrouvons l’océan avec un immense plaisir. Il n’est qu’à 10 mn de chez nous, mais il nous a terriblement manqué. Avec toutes les précautions de rigueur, nous accueillons et rendons visite aux amis, à la famille. Les restaurants et bars ont le droit de reprendre du service, sous respect des consignes sanitaires. Tous nos mariages ont été annulés ou reportés, mais notre été bien vide est vite rempli. À la dernière minute, nous organisons un séjour d’une dizaine de jours dans une maison au fin fond de la Creuse. Un bol d’air pur, là où il y a plus de vaches que d’êtres humains. Les vacances deviennent rapidement un sujet de débat. Le virus circule toujours, que faire ? Les Français ont besoin de souffler. Ils privilégient de passer leurs vacances en France. La Bretagne et le sud du pays sont rapidement pris d’assaut, avec les conséquences que cela implique. La courbe repart. À la fin de l’été, les débats ont tourné au pugilat et il est urgent d’agir.

kitesurf bretagne
finistere nord plage
lola brouillard bretagne
enfant plage bretagne

La rentrée des classes a bien lieu, dans un contexte tendu. Une majorité des gens a accepté le port du masque, ce qui n’était pas gagné en début de pandémie. Début septembre, je pars pour une micro-aventure évoquée quelques semaines plus tôt sur le ton de la rigolade : rejoindre des amis à Bourg-Blanc (près de Brest) en partant de chez nous à pied (Pouldreuzic). Je suis accompagnée de notre amie Charline sur cette aventure que l’on nommera Bourg White Trail. Malgré les ampoules et un échec tout à fait relatif, cette semaine de marche nous accorde une parenthèse hors du temps absolument divine. Je reprends goût au partage sur les réseaux sociaux, j’ai enfin quelque chose d’intéressant à raconter.

Le terme “deuxième vague”, qui plane depuis le tout premier confinement, est finalement mis sur le tapis. Les chiffres repartent à la hausse. Le 30 octobre débute alors le deuxième confinement. Plus léger, il autorise les gens qui travaillent à le faire, bien que le télétravail soit vivement encouragé. Comme la première fois, une attestation de déplacement dérogatoire est obligatoire pour se déplacer, sous peine d’une amende de 135€ en cas de contrôle. Ce deuxième confinement n’est pas vécu de la même manière pour tout le monde. Déjà, les bars, les restaurants et certains commerçants doivent de nouveau fermer, les artistes et le monde de la culture n’a toujours pas d’issue de secours favorable à sa situation catastrophique depuis le début de l’année, et nous… et nous, nous restons à la maison, sagement. Pendant que les autres vont travailler et par conséquent retrouvent un contact avec l’extérieur (ce sont eux qui qualifient ce confinement de “léger”), les indépendants et les autres qui bossent de chez eux replongent dans cette fichue solitude. Vous avez le droit de travailler, c’est tout. C’est loin d’être facile à accepter. Nous, c’est au Japon que nous aurions dû être pour passer l’automne 2020. 

Ce confinement a pris fin le 15 décembre, il en a découlé un couvre-feu de 20h à 6h. Si la courbe est à la baisse, il semblerait que nous soyons loin d’être sortis d’affaires. La polémique du moment ? Les fêtes de fin d’année. Un moment de joie et de retrouvailles en famille et entre amis, quelque peu compliqué par la situation globale. Pas plus de 6 personnes, une tolérance pour la veille et le jour de Noël, mais un réveillon strict. Chacun a son avis sur la question. De notre côté, en vue d’une hospitalisation prochaine, nous n’avons pas le droit de descendre dans le sud de la France rendre visite à la famille, afin de limiter le risque de contamination qui pourrait compromettre l’opération à venir. C’est lourd, triste, rageant, mais c’est comme ça. Disons qu’il y aura d’autres Noël.

coucher soleil pointe du raz
parachutes puy de dome
seb lola photo

Et la suite ?

Et la suite ? La suite, on verra. On sait déjà que les choses ne reviendront pas comme elles étaient avant la pandémie en un claquement de doigts. Il faudra du temps et de la patience. Alors dans ce contexte, faire des projets est tout simplement impossible. Entendons-nous bien : c’est possible, mais totalement hors de propos. Et c’est aujourd'hui le plus difficile à gérer pour nous (et pour un grand nombre de personnes). Comment trouver la force d’avancer quand le phare qui nous guidait s’est éteint ? Comment trouver du bonheur dans un brouillard constant ? Enfin, comment déporter sa source de bonheur, qui était auparavant concentrée dans un but à atteindre, sur l’instant présent et l’immédiat ? Les réponses nous manquent, évidemment, voilà autant de questions qui hantent notre quotidien. Elles s’installent au creux de l’estomac et font une longue sieste en ronronnant, jusqu’à devenir des compagnes de vie. Elles sont toujours là, au détour d’un événement, d’une date, d’une nouvelle. Les accepter demande une gymnastique mentale sacrément compliquée à intégrer.

Quand j’étais petite et que je me faisais mal (c’est arrivé trop souvent, bêtement), ma mère disait que je me comportais comme un renard la patte prise au piège, c’est-à-dire que je ne bougeais plus. Métaphorique, bien entendu, mais c’est toujours le cas aujourd’hui. Quand je souffre, quand quelque chose ne va pas, j’ai un réflexe d’immobilisme, comme si je retenais mon souffle en attendant la suite. Cette vague qui nous a tous frappés, j’ai mis beaucoup de temps à la digérer. J’ai préféré fermer les yeux très fort en attendant des jours meilleurs.  C’est une manière de me protéger, j’imagine, moi qui suis de nature très anxieuse. 

seb et lola drone
hortensia.

Nous sommes le 17 décembre, il m’aura donc fallu 9 mois après l’annonce du premier confinement pour réussir à m’exprimer. J’ai eu besoin de comprendre, de prendre du recul et d’accepter ce ronron d’angoisse infernal. Pendant ces 9 mois, j’ai cherché tous les moyens d’étouffer les hurlements qui ne demandaient qu’à sortir. J’ai fait du sport, j’ai jardiné, j’ai cuisiné comme jamais je n’avais cuisiné auparavant, j’ai lu, j’ai (beaucoup) joué à Animal Crossing, j’ai joué du piano, j’ai commencé la broderie… Autant de distractions pour envoyer de petites doses d’endorphines à ce cerveau qui tourne en rond. Il y a eu des moments difficiles, beaucoup de colère et de disputes. C’est le cas de pas mal de couples et c’est normal. 

J’ai eu besoin d’écrire cet article pour moi, pour nos lecteurs et pour le futur. Ce ne sera peut-être qu’un passage un peu étrange de notre existence (qui sait, peut-être que tout sera fini vite), mais il me semble important de s’en souvenir. Tout comme il me semble important de pointer du doigt tout ce que l’année a eu de bon. Oui, aussi difficile qu’elle ait été, 2020 a été une année de bonheur et de réussite. C’est trop important pour l’oublier, alors faisons le point sur ce qui a été positif : 

  • on a emménagé dans une maison à la campagne avec grand jardin, potager, cheminée et fibre, à 800 mètres de bons amis ;

  • mon travail auprès de mon principal client est apprécié et je rédige désormais dans une spécialité que j’aime (la photo, bien sûr) ;

  • Sébastien s’est lancé plein gaz dans le SEO et a trouvé sa voie, il a travaillé sur de gros projets et a lancé sa propre formation ;

  • on fait de plus en plus de photos de mariage, l’agenda 2022 est déjà ouvert !

  • on a investi dans du matériel de travail ;

  • on a lancé notre premier pack de presets Lightroom ;

  • on est devenus végétariens et on en est ravis ;

  • je n’ai jamais autant joué aux jeux vidéo et c’est un vrai bonheur (Animal Crossing est une bénédiction) ;

  • pour la première fois, on a fait notre propre sapin de Noël ;

  • on est en bonne santé, nos proches aussi.

phare coucher de soleil

La situation complexe des blogueurs voyage

Impossible de passer à côté du débat. Il est sur Twitter, il est dans les conversations privées. Comment gérer la situation quand on est blogueurs voyage et que, par définition, notre boulot consiste à aller voir ailleurs ? La porte est grande ouverte à moult discussions.

Collègues blogueurs, je vous vois partir à l’étranger et de l’autre côté du globe. Vous postez des photos, très chouettes par ailleurs. Le piège des réseaux sociaux étant qu’il est difficile de savoir si lesdites photos publiées sont récentes ou non, le doute persiste. Pour écarter toute incertitude, rien ne vaut les stories, ces bonnes vieilles stories, fenêtre sur la vie très privée d’autrui. Il ne fait pas l’ombre d’un doute, certains de nos collègues blogueurs sont en reportage de l’autre côté de la planète. 

Me voilà partagée entre deux émotions radicalement opposées qui s’affrontent dans le ring de mon cerveau. Côté blanc, l’équipe « Comment leur en vouloir ? ». C’est vrai, il faut bien vivre et tout le monde doit manger, payer son loyer, être rémunéré pour du travail bien fait. Il serait injuste de les priver de leurs moyens de subsistance. Parmi eux, des blogueurs que nous avons déjà rencontrés et que nous affectionnons. Aucune rancœur, grand bien leur fasse. D’autant que les offices de tourisme et autre structure touristique souffrent également de la situation. Préparer l’avenir est crucial, d’autant que certaines opérations étaient organisées de longue date. Après tout, voyager est autorisé à condition de présenter un test PCR négatif au retour en France et de respecter une septaine. Alors, pourquoi s’en priver ?

De l’autre côté du ring, côté rouge, l’équipe « Ça me rend dingue ». Tout est dit. Voilà quasiment un an que nous vivons cloitrés, comme une majeure partie des Français, à attendre une accalmie ou la fin du monde. Tout le monde s’en rend compte, et le climat ultra-anxiogène de la situation n’aide en rien, rester chez soi rend dingue. L’avenir est flou, chaque semaine est une montagne russe. Les plans de voyage ont fini à la poubelle, mieux vaut ne pas y penser sous peine d’en baver sévèrement. Alors, voir les collègues blogueurs exercer leur métier de l’autre côté de la planète, ça rend malheureusement amer. D’un point de vue d’abord très personnel et égoïste. Ils voyagent, on reste à la maison à se ronger les sangs : c’est profondément injuste. D’un point de vue plus global ensuite, on peut aller encore plus loin en se disant que le fait qu’ils voyagent participe éventuellement à la propagation du virus et, par conséquent, nous maintient plus encore à la maison. Une double punition, donc. Vient ensuite la question de la responsabilité : un blogueur/influenceur voyage (bien que le second terme me fasse grincer des dents) est suivi par une communauté. Quel est le message à faire passer à ses abonnés ? Ont-ils honnêtement envie de se faire “emmener en voyage” alors qu’ils sont bloqués chez eux ? Voyager en des temps où on nous incite à limiter nos déplacements ne revient-il pas à envoyer un signal contradictoire ? Une opération touristique en ces temps d’immobilité forcée n’est-elle pas finalement contre-productive ? N’est-il pas déplacé de partager ses voyages, qu’ils soient d’ordre professionnel ou personnel, quand nous en sommes encore à nous battre activement contre le coronavirus ? Bref, autant de questions qui ne font qu’accentuer le sentiment qu’il y a un serpent dans l’avion. On en parle régulièrement dans nos articles, la question de la responsabilité en tant que blogueur ou influenceur est une fois de plus remise sur le tapis. À chacun d’agir selon ses convictions, l’essentiel étant de réussir à dormir la nuit.

Je ne peux m’empêcher d’être tiraillée entre ces deux équipes, qui apportent toutes deux de réels arguments. De même, je ne veux blâmer personne. Pendant ce temps, je nous vois dépérir à vue d'œil et nous ne sommes pas les seuls. Je sais que de nombreux blogueurs jouent le jeu de la prudence et ont décidé de limiter leurs déplacements, voire de rester chez eux. À l’instar d’une partie importante de la population, par ailleurs. Difficile donc de ne pas voir poindre dans cette situation un sentiment d’injustice. Manque de solidarité, mise en danger, indécence... ou droit inaliénable à la reprise d’une activité professionnelle ? Le débat est vaste et je ne prétends aucunement avoir la réponse. En attendant la suite, je reste entre les deux équipes, passant de l’une à l’autre inlassablement, fermant les yeux de temps en temps pour oublier que, malgré moi, je souffre de tout ça.

 

Ma conclusion sera brève. Cet événement, chacun a le droit de le vivre à sa manière. Certains ont ressenti le besoin de s’exprimer très tôt, d’autres vivent en silence. L’essentiel étant que chacun trouve sa façon de traverser cette épreuve. Sébastien se joint à moi pour vous souhaiter le meilleur en 2021. Prenez soin de vos proches et surtout prenez soin de vous. Vous faites le nécessaire pour préserver votre santé en appliquant les consignes à la lettre, c’est génial. N’oubliez pas de chérir votre santé mentale, elle en a tout autant besoin. 

À bientôt.

 

 
 

 

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