Visiter Fès en 3 jours : Que faire, Que voir ?

Visiter Fès en 3 jours : que faire, que voir ?

 

Trois jours, ça peut paraître court, c’est pourtant idéal pour visiter Fès. La capitale culturelle du Maroc est idéale pour de courts séjours, ou comme port d’attache pour rayonner ensuite dans la région. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a pas mal de choses à faire et à voir. On vous emmène ?

 

Introduction : pourquoi visiter la ville de fès, au Maroc ?

C’est vrai, ça : pourquoi visiter Fès ? La plupart des voyageurs se tournent plutôt vers Marrakech pour un premier voyage au Maroc. Tout simplement parce que, nous l’avons dit, Fès est la capitale culturelle du Maroc. Située à 200 kilomètres de la capitale Rabat, la ville est depuis toujours reconnue pour être le berceau de l’artisanat marocain.

Aujourd’hui grande ville moderne, Fès a vu défiler l’histoire du pays depuis sa fondation au 8e siècle. En témoigne sa médina, la vieille ville, qui attire les voyageurs du monde entier. Des raisons suffisantes pour titiller notre curiosité (et la vôtre, semble-t-il).

La médina, cœur palpitant de la ville

La médina, parlons-en. On appelle cette zone entourée par de hauts remparts el-Bali et el-Jedid. En 1981, elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO et est depuis soumise à la réglementation stricte de l’institution. Chaque acte de restauration doit être réalisé dans le respect des matériaux et du style de la médina : bois de cèdre, pas de béton, pavés taillés, zellige traditionnel… La défense du patrimoine de la médina passe également par la valorisation de ces métiers d’artisanat, nous y reviendrons plus bas.

La médina est un dédale de ruelles qu’il est difficile de cartographier avec précision. On y trouve différents souks, regroupés par spécialité : viande, poisson, légumes, électroniques, céramiques, dinanderie, menuiserie, maroquinerie, tissage… D’où l’intérêt de chausser de bonnes baskets pour faire le tour de ce petit monde caché dans l’ombre des hauts bâtiments qui offrent la fraîcheur tant recherchée aux mois les plus chauds.

La riche histoire de la ville a laissé dans Fès des marques bien visibles. On y retrouve des influences andalouses, berbères et orientales. Un melting-pot marquant, une véritable identité.

5 faits sur la médina de Fès

On ne va pas vous donner 5 bonnes raisons de visiter Fès, ce serait réduire la ville à bien peu de chose. Des bonnes raisons, il y en a à tous les coins de rue. Si vous êtes curieux et si vous aimez déambuler au hasard, la médina est faite pour vous. Et s’il faut encore vous convaincre, voici 5 faits intéressants qui ne manqueront pas d’intriguer les plus curieux d’entre vous :

  • Vous remarquerez peut-être, en levant le nez, ces fenêtres grillagées au-dessus de la porte d’entrée des habitations. Elles sont destinées à l’usage des femmes qui peuvent ainsi jeter un œil sur les visiteurs sans se montrer, puisqu’elles ne sont pas voilées à domicile. Une sorte de judas grand format, en somme.

  • On trouve 264 mosquées à Fès (si peu !). Contrairement aux idées reçues, les mosquées ne sont pas toutes de grands édifices bien distincts, comme les églises. Elles peuvent être toutes petites et surtout silencieuses.

  • Les fontaines sont nombreuses dans la médina. Si elles sont toujours fonctionnelles aujourd’hui, elles étaient surtout destinées à alimenter en eau potable tous les locaux qui vivaient autour, avant l’arrivée de l’eau courante. Elles sont confectionnées selon une méthode bien particulière et nous y revenons plus bas, dans la partie dédiée au 3e jour.

  • Le moyen le plus simple de se déplacer dans la médina, c’est la marche. Oubliez la voiture. Quelques scooters circulent tant bien que mal dans les ruelles les plus larges, mais le moyen de transport privilégié des travailleurs, c’est l’âne. C’est notamment l’outil de travail des éboueurs. Les commerçants utilisent également des charrettes à bras pour transporter leurs marchandises jusqu’aux plus profonds des souks. Si vous entendez crier, la règle c’est de s’aplatir d’un côté de la rue pour ne pas se faire rouler dessus !

  • Invisibles depuis la rue, les toits de la médina sont pour la plupart en tuiles de pierre verte que l’on trouve à foison dans cette région du Maroc. Depuis les Borj Nord et Sud, c’est très joli.

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Quand visiter Fès ?

Fès fait partie de ces destinations que l’on peut visiter toute l’année. En hiver, les températures descendent rarement en dessous de 0° C . À titre d’exemple, en février, les températures matinales avoisinaient les 11° C le matin et les 20° C l’après-midi, par beau temps. Le taux de pluviométrie est relativement bas, les mois de novembre et décembre étant connus pour être les plus pluvieux (et ça reste raisonnable). En été, le mercure peut grimper jusqu’à 35 voire 40° C en journée.

Combien de jours ?

Pour visiter la ville, 3 jours suffisent amplement. Cette période permet même de prendre le temps de se reposer, de faire du shopping et de profiter pleinement de tout ce que la ville a à offrir, dans la médina et autour. Vous trouverez dans cet article toutes les activités à faire en seulement 3 jours et vous verrez qu’il y en a pas mal !

Où dormir à Fès

Fès étant une ville plutôt touristique, il est facile de louer une chambre. Il y en a pour toutes les bourses et de tous les styles : riad, hôtel, chambre d’hôte, logement entier, occidental ou marocain. La plupart des logements se trouvent dans la médina, fort pratique pour vivre l’expérience depuis le cœur de la ville. On vous proposera sûrement de venir vous chercher pour vous guider jusqu’à votre logement, ce qui n’est pas plu mal étant donné que vous risquez de vous perdre dès vos premiers pas dans la médina.

Notre expérience au Dar Hidaya

Nous avons opté pour une chambre au Dar Hidaya, un joli riad peu cher, très accueillant et confortable. Mohamed, le jeune gérant, est venu nous chercher au parking où le chauffeur (commandé par ses soins) nous a déposés en arrivant de l’aéroport. Il nous a conduits jusqu’à l’hôtel où nous allions rester trois nuits.

Notre chambre, au rez-de-chaussée, était propre, la salle de bain était irréprochable et nettoyée tous les jours, le linge de bain était fourni, la literie était confortable, la climatisation réversible fonctionnait bien… Au dernier étage, deux terrasses attendent les voyageurs fatigués, vite revigorés par un thé à la menthe servi bien sucré. Le matin, c’est un petit-déjeuner marocain copieux qui est servi dans le patio. Bref, vous l’aurez compris, nous avons adoré cet endroit. Mohamed et Hassan sont des hôtes adorables, qui se plient en huit pour combler toutes les attentes des voyageurs. Ils parlent tous deux français et anglais et nous avons pris plaisir à papoter longuement, de tout et de rien, de la vie, du Maroc, de la France, de l’avenir… Voilà une expérience que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Dernière chose, quand il a fallu rentrer en France par le vol de 7 h du matin, Mohamed s’est levé à 4 h 30 pour nous préparer un petit-déjeuner et nous a raccompagnés au parking, aux portes de la médina, pour trouver notre taxi. Si ça c’est pas du sens de l’accueil royal.

 
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40 €/nuit pour une chambre de trois personnes, chambre double et lit simple (février 2019)
Petit-déjeuner marocain compris
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Petit Lexique Utile
Bab = porte
Oued = fleuve
Dar = maison
Choukran = merci
Salam alekoum = bonjour, auquel il faut répondre « Alekoum salam »
Medersa = école coranique
Chouff = regarde
Borj = fort, forteresse

Que faire à Fès ?

Nous l’avons évoqué plus haut, l’essentiel d’une visite de Fès se passe dans la médina. À Fès, on se promène, on explore, on se perd avec plaisir. La visite de la vieille ville vous emmène en immersion dans le quotidien des locaux, entre les différents souks, les quartiers des artisans, les magasins à touristes et les ruelles étroites pleines de surprise.

Un séjour sous le signe de la culture, l’histoire et le savoir-faire qui fait toute la réputation de Fez. Sans oublier un potentiel photogénique sans faille.

Visiter Fès avec un guide

Voilà une idée qui ne nous aurait pas même effleuré l’esprit en temps normal. Nous sommes du genre à prendre une carte, à préparer plusieurs plans et à foncer. Oui, mais à Fès, ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus facile à faire. C’est donc sur les conseils de notre hôte que nous avons engagé les services d’un guide pour une matinée. 25 € la matinée, 40 € la journée. C’est Yassin qui nous a accompagnés pour une matinée et, vous le verrez dans la suite de l’article, nos aventures communes ne se sont pas arrêtées là.

Être guide au Maroc, c’est très réglementé. Pour limiter les arnaques aux touristes, le gouvernement a mis en place un système strict : les guides sont formés, identifiés par un badge, les tarifs sont fixes. Quiconque se prétend guide sans l’être risque la prison et, vu le nombre de policiers en ville, mieux vaut ne pas jouer au plus malin. Finie, l’époque des faux guides et des « Viens, je te fais visiter ». Du moins, en théorie. Vous verrez que nous avons tout de même essuyé une déconvenue, mais rien de bien méchant.

 
Contacter Yassin :
00212 6 61 92 71 49
yasinzghoudi@gmail.com
 

1er jour : premières impressions dans la médina, jardin Jnan Sbil et porte bleue

À peine descendus de l’avion, une douce chaleur vient s’enrouler autour des voyageurs. Quittant Brest, son hiver gris, froid et pluvieux, le choc est perceptible. Délicieux. Notre chauffeur nous attend, serviable, poli, rieur et un as du volant. On se dit déjà que conduire au Maroc doit être une sacrée aventure.

Nos premiers pas à Fès nous mènent droit dans la médina, où se situe notre hôtel. Après un thé à la menthe d’accueil (on sait recevoir dans ce pays), commence l’exploration de la ville. Au hasard, les ruelles s’enchaînent et nous suivons l'une des artères principales du souk. On perçoit déjà l’énergie bruissante de la médina. Couverte par endroits, cette partie là du souk est dédiée à la viande et aux légumes. Là où les Fassis déambulent aisément, les voyageurs fraîchement débarqués perdent leur sens de l’orientation. Toujours tout droit, jusqu’à atteindre l’enceinte.

Cette immersion sur le marché de la nourriture risque de faire chavirer les cœurs sensibles : parmi les tomates et les blettes, on trouve des têtes de chèvres et de chameaux, suspendues à des rangées d’esses à l’air libre. Les poulets en cages attendent d’être abattus pour le tajine du soir. Pas de chichis, dans la médina. Ni frigo, ni joli emballage plastique du supermarché. Les sacs d’épices attirent l’œil du visiteur romantique bercé d’images classiques du souk marocain. Sous les étals, des gangs de chatons se disputent les bouts de viandes crues qui s’échappent du couteau du boucher. Ça vit à tout-va, c’est déroutant et fascinant.

Le jardin Jnan Sbil

En guise d’introduction à Fès, c’est le jardin Jnan Sbil (ou Jnane Sbil) qui nous accueille pour une marche reposante. Située de l’autre côté de l’avenue de l’Unesco, à la porte Chems, l’entrée du jardin est gratuite. Le parc, grand de sept hectares, est un havre de verdure où palmiers, orangers, tiges de bambou et fontaines transportent le visiteur en dehors du monde bourdonnant de la médina. On y perçoit des influences andalouses, témoignages de l’histoire commune de l’Espagne et du Maroc. Traversé par le oued Zbal, Jnan Sbil est le plus ancien jardin de la ville de Fès. Des centaines d’aigrettes y trouvent refuge, pour le plus grand bonheur des enfants.

 
Informations pratiques
Ouvert tous les jours, sauf le lundi, à partir de 10 heures.
 
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Bab Boujloud, la porte bleue

De retour dans la médina, nous traversons la grande place Boujloud pour trouver la fameuse porte bleue, Bab Boujloud (ou Bab Bou-Jeloud). L’entrée principale de la médina où taxis, policiers, passants et voyageurs forment un cocktail explosif. Ambiance détonante de klaxons et coups de sifflets rythmés par le cui-cui artificiel des vendeurs de flûtes en plastique supposées imiter le chant des oiseaux (made in China).

La porte est superbe dans la lumière descendante de la fin de journée. Pour en profiter, un thé à la menthe à la terrasse en étage du café La Kassbah ne vous en coûtera que quelques dirhams. Un fort joli perchoir pour observer la valse humaine aux abords de la porte bleue.

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2e jour : visite guidée, quartiers des artisans et shopping

C’est en ce deuxième jour à Fès que nous avons profité des services de Yassin, notre guide pour la matinée. Ensemble, nous avons exploré la médina à notre rythme lors d’une visite guidée sur mesure.

Nous avons pour habitude d’inclure dans nos articles une carte sur laquelle nous indiquons notre itinéraire. Autant vous dire que tracer un chemin sur une carte de la médina de Fès est une mission impossible.

À commencer par le hammam Royal Medina Spa, restauré récemment et décrit comme l’un des seuls véritables hammams marocains de la ville. Décoration typique, hygiène irréprochable, ambiance moite et service aux petits oignons, on y trouve toute l’essence du hammam marocain. Massages, salon chaud, savon noir, douche froide et détente. Le hammam propose des services somme toute assez chers compte tenu du prix de la vie local, réservés à une élite sur place ou aux voyageurs désireux de se faire chouchouter.

Le dédale de ruelles plonge toujours plus bas. Halte au fondouk Barka, superbe bâtiment du 18e siècle. Également appelés « caravansérail », la fonction première du fondouk est d’accueillir les marchands et paysans venus vendre leur marchandise. Les ânes restaient dans la cour pendant que les hommes fourbus résidaient là, avant de reprendre la route. Aujourd’hui, l’auberge est devenue un « centre commercial » au sens premier, c’est-à-dire un lieu où l’on trouve plusieurs boutiques au sein d’un même bâtiment. Fermé lors de notre passage, nous avons tout de même pu admirer les boiseries du bâtiment, restaurées il y a peu.

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La médersa Al-Attarine

Prochaine étape, la visite de l’école coranique Al-Attarine (aussi appelée « médersa »). Le bâtiment est ouvert à la visite moyennant 20 dh par personne (1,8 €).

Bâtie au XIVe siècle, la médersa Attarine s’inscrit dans la longue tradition de l’éducation coranique. Des élèves de tout âge, de très jeunes et à très âgés se côtoyaient. D’ailleurs, les chambres des élèves et des professeurs sont ouvertes à la visite. On y enseignait les mathématiques, l’écriture, la philosophie, la religion… Ce qu’il est intéressant de remarquer, c’est que des enfants ou membres de tout type de famille pouvaient venir étudier à la médersa. Une belle visite qu’il ne faut pas manquer, mais à faire assez tôt pour éviter les groupes de voyageurs.

 
Informations pratiques
Ouvert à la visite tous les jours, de 8 h à 18 h
Tarif : 20 dh
 
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L’université Al Quaraouiyine

Non loin de là, l’université Al Quaraouiyine et ses carreaux bleutés appellent l’œil du visiteur. Il est dit que c’est l’université la plus ancienne du monde. Elle est cependant interdite à la visite pour les non-musulmans, mais il suffit de se pencher un peu pour en observer les fontaines, les plafonds et les faïences. Sur l’un des murs d’enceinte, on trouve une alcôve noircie. Il s’agit d’un endroit où les femmes font brûler des bougies et des fleurs pour apporter bonne entente dans leur couple. Il est amusant de constater que les problèmes conjugaux sont bien une problématique universelle.

Devant l’une des entrées de l’université, on constate un étrange mur qui coupe la rue en deux, obligeant les passants à se baisser pour passer dessous (sauf pour les plus petits). Cette étrange construction sert en réalité à barrer la route des ânes, sous peine de voir un baudet entrer allègrement dans la sphère sacrée de la mosquée.

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Sur la route, nous croisons le mausolée Moulay Idriss II, fondateur de la ville de Fès. À admirer de l’extérieur car l’entrée est interdite aux non-musulmans. C’est là que sont inhumés les membres et proches de la ville royale.

Immersion dans le monde de l’artisanat de Fès

La visite se poursuit vers un atelier de fabrication de tapis. Des tapis, il y en a dans toutes les rues de Fès. Oui, mais notre guide sait de quoi il parle et favorise l’artisanat plutôt que le Made in China. Chez Ibn Khaldoun, aussi appelé Aux Merveilles du Tapis , les tapis sont fabriqués à la main par trois ou quatre femmes, dans un petit atelier aux murs frais. Assise sur des tabourets bas, elles tissent comme leur ont appris leur mère et leur grand-mère avant elles. Selon sa taille, un tapis peut prendre des mois à être confectionné, ce qui explique le prix final, naturellement cher. Les tapis sont vendus une fois qu’ils ont « vieilli ». Un bon tapis, c’est un tapis qui a déjà été lavé et dont les couleurs n’ont pas bougé. Ne vous étonnez donc pas si votre tapis a l’air d’avoir déjà été utilisé : c’est le cas. Garantis à vie, ils sont à l’épreuve du temps, des taches et de l’aspirateur.

Acheter un tapis, c’est tout un rituel. Ça passe d’abord par un verre de thé à la menthe et le sourire du commerçant. Le discours est rôdé, débité avec verve : l’homme connaît son boulot. Le jeu des enchères commence. Il nous présente une sélection de tapis en nous expliquant la qualité et l’origine de chacun, les différents types de laine, le temps de fabrication, etc. Il faut l’avouer, certaines pièces sont magnifiques et n’ont en effet rien à voir avec les tapis que l’on trouve dans la rue, vendus trois fois moins chers. Le coup de cœur est assuré et la vente est facilitée par un SAV sans faille : pour transporter le tapis, celui-ci est roulé dans un sac de toile qui rentre dans un bagage à main. Il est livré directement à l’hôtel de l’acheteur. Si c’est pas du service du luxe.

La visite se poursuit dans le souk des artisans céramiques et travailleurs du métal. Sur la place Nejjarine, les coups de marteau résonnent et les passants curieux observent ces magiciens. Dans leur main naissent plats, plateaux, lampes et autres ustensiles de cuisine. Prenez un thé à la menthe face au soleil pour vous immerger de tous ces bruits.

Non loin de là se situe le musée Nejjarine, le musée des arts et métiers du bois. Il abrite une belle collection d’objets en bois tel que l’artisanat local savait déjà les concevoir en des temps jadis. Nous ne l’avons pas visité, parait-il qu’il vaut le coup d’œil. Nous comptons sur vous pour nous en dire des nouvelles.

 
Informations pratiques
Ouvert de 10 h à 17 h
Tarif : 20 dh
 

Notre visite se poursuit dans un atelier de tissage d’étoles, pashmina et autres foulards (dont nous avons oublié de noter le nom, veuillez nous excuser de cette maladresse). Cette fois, ce sont des hommes qui font le travail. La soie est filée à partir de fibres de cactus, ainsi qu’on nous en fait la démonstration. Multicolores, à motifs ou sobres, chaque pièce est d’une beauté renversante. Au nombre d’étoffes, dont les piles montent jusqu’au plafond, il y a forcément un foulard fait pour vous. Toutes ces couleurs ont de quoi faire tourner la tête !

Anecdote plaisante
Sur la place Nejjarine, un homme s’adresse à Lola. Il lui demande si elle se plaît à Fès. Il lui explique qu’il est avocat à Marrakech, mais qu’il a grandi ici, dans une ruelle non loin. Il revient régulièrement se ressourcer à ses racines et en profite pour faire découvrir sa ville à ses amis. Il se dit ravi que la ville lui plaise (bien sûr qu’on s’y plaît !) et s’en va en lui souhaitant le meilleur. Ce genre de chose n’arrive pas dans tous les voyages et pourtant, cette question reviendra sans cesse dans la bouche des commerçants, restaurateurs, mais aussi des passants. Le voyageur est réellement traité comme un roi auprès de qui l’on vérifie que tout va bien, tout le temps. Étonnant.
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Les tanneries de Chouara

De passage dans le quartiers des tanneurs, les tanneries Chouara sont un peu the place to see à Fez. Lors de nos recherches, c’est ce qu’on a vu le plus souvent passer et c’est d’ailleurs l’endroit où nous avons croisé le plus de monde. L’endroit est bondé hors saison, nous n’imaginons même pas le bazar que doit être la visite des tanneries de Fès en pleine saison.

La fameuse vue des tanneries Chouara se fait depuis la terrasse, deux étages plus haut. Un aimable employé distribue des brins de menthe fraîche aux voyageurs qui pourraient être incommodés par l’odeur. On en avait tellement entendu parler, de cette odeur, qu’on s’attendait à quelque chose de terrible ! Comme à chaque fois qu’on nous répète quelque chose, c’est l’effet inverse : l’odeur était largement supportable (n’allons pas jusqu’à dire anecdotique, mais presque). Il était pourtant midi et quelques, au plus fort de la chaleur dans la journée. Certes, mais rappelons que nous y étions au mois de février, où les températures ne dépassent pas les 25° C. En été, l’odeur est décuplée par la chaleur qui accélère la décomposition des peaux.

L’accueil des touristes est rôdé : pour monter aux terrasses, impossible de rater l'immense boutique qui vend toute sorte de maroquinerie : babouches, vestes, sacs à main, chapeau, manteau… Tout en cuir, évidemment, et à un prix que l’on pourrait qualifier d’élevé. On trouve différents types de qualité, les produits les moins chers étant généralement de moins bonne facture. Pour nous, ce sera une paire de babouches chacun, avant de repartir vite vite de l’effervescence du magasin.

De retour à notre hôtel, nous quittons notre guide pour le retrouver quelques heures plus tard. Et oui, dans la médina on recroise souvent les mêmes personnes. Gentil, il nous propose de nous emmener autour de Fès, le lendemain. Chouette !

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3e jour : aller plus loin dans la médina et prendre de la hauteur

En ce troisième jour à visiter Fès au Maroc, les habitudes commencent à s’installer. Il devient de plus en plus facile de déambuler dans le labyrinthe de la médina sans s’y perdre. Une dernière balade nous ramène sur le chemin emprunté la veille avec le guide, pour aller plus loin. En nous enfonçant, nous découvrons le souk de poisson, de chaussure, le souk d’électronique et des bouquinistes. C’est l’occasion de faire un peu de shopping et nous y reviendrons plus bas dans l’article.

Palais Chergui

Non loin du Dar Hidaya, où nous logeons, se trouve la Dar Ba Mohammed Chergui, demeure de l’homme du même nom dont la construction a été achevée au début du XXe siècle et depuis délaissée (l’histoire est peu claire à ce sujet). Le palais a récemment été racheté par des investisseurs étrangers pour devenir un hôtel, que l’on imagine luxueux, vu le matériau de base. Malgré les échafaudages et l’invasion des plantes qui ont repris le contrôle de leur environnement, on peut deviner tout le faste du bâtiment. Il suffit de fermer les yeux une seconde pour imaginer l’ambiance luxueuse et festive que les murs ont pu connaître pendant les années d’activités de l’établissement. C’est un endroit tout à fait charmant, que nous vous recommandons d’aller voir à condition de ne pas tomber dans le même panneau que nous. Explications.

À l’entrée, se trouve un homme d’un certain âge qui assure la sécurité du bâtiment (imagine-t-on). Il n’y a ni caisse, ni badge indiquant ses qualités de guide et il parle très mal le français. De passage dans la rue, difficile de savoir si l’édifice est ouvert à la visite ou pas. L’homme accepte de nous faire entrer et nous fait faire un tour rapide. Par rapide, entend-on bien un quart d’heure, pas plus. Il est plutôt impatient de nous voir partir, comme si on le dérangeait un peu, finalement. En sortant, celui-ci nous réclame de l’argent : 25 dh par personne, soit plus que pour la visite de la médersa Al-Attarine, la veille. Autant vous dire que nous refusons, dans un premier temps. Il n’a pas le droit de nous réclamer de l’argent, surtout qu’il n’a pas été capable de nous expliquer quoi que ce soit à propos du bâtiment. Il insiste et s’énerve. On comprend qu’il ne nous lâchera pas et on finit par lui lâcher quelques pièces, ce qu’il nous restait. Il n’est toujours pas content, mais on part en lui disant qu’il est malhonnête. Nous apprendrons plus tard que, en effet, ce faux guide n’avait aucun droit de nous réclamer de l’argent puisque la visite de la maison est gratuite…

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Le Palais royal et le quartier juif

Comme convenu, Yassin nous emmène hors de la médina et, pour 200 dh, un taxi nous prend en charge pour l’après-midi. Notre première étape nous mène aux portes du Palais Royal. Cet édifice de 80 hectares est fermé au public et renferme en son cœur une véritable petite ville. Les employés du Roi vivent à l’année dans l’enceinte du palais et l’entretiennent : jardiniers, cuisiniers, électriciens… Les meilleurs artisans sont sélectionnés pour participer au maintien du bâtiment et de sa magnificence. Le Maroc entretient un mystère palpable autour des logements du Roi. Si celui-ci possède un palais dans chaque (grande) ville, il en conserve jalousement le droit de visite. C’est par ailleurs l’une des raisons qui expliquent l’interdiction des drones au Maroc.

Le Palais Royal est mitoyen au quartier juif, pour une raison très simple : historiquement, les cuisiniers du Roi étaient juifs, pour leur excellence et leur savoir-faire en matière gastronomique. La cuisine marocaine, et du Maghreb de manière générale, est largement teintée d’influences de la cuisine juive. Notre visite se poursuit donc naturellement vers le quartier juif, qui est principalement une avenue. On y retrouve une architecture toute particulière, des façades boisées et des jolis balcons. Aujourd’hui, la distinction entre musulmans et juifs n’est guère plus palpable, seul le style architectural a perduré.

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Le tombeau des Mérinides (Borj Nord)

Le taxi nous emmène au tombeau des Mérinides, côté Borj Nord. Jusque-là peu sécurisé, le site est aujourd’hui surveillé par une police montée qui veille sur les voyageurs. Le point de vue panoramique sur la ville est superbe et on se rend compte de l’immensité de la médina. Il est toutefois décevant de constater que le tombeau, dont il ne reste qu’un ensemble de pierres encore debout, est laissé à l’abandon et à la merci de toutes les sortes de dégradations imaginables.

Le point de vue offre également un aperçu des environs de Fès, notamment des hectares de plantations d’oliviers tout autour. Bon plan : cet endroit est idéal à visiter au coucher du soleil.

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Nous reprenons la route et traversons la partie moderne de Fès, que l’on appelle aussi « nouvelle ville ». Se loger dans la médina étant hors de prix, c’est là que vivent la plupart des Fassis. Si la ville n’a rien d’exceptionnel à visiter, c’est tout de même sympathique d’y passer, ne serait-ce que pour connaître la « vraie » vie des locaux.

Visite d’Art d’argile, atelier de céramique

Notre prochaine visite se trouve à Art d’argile, un atelier de céramique en-dehors de la ville. Nous sommes pris en charge par le gérant de l’atelier qui nous explique chaque étape de la création d’une céramique.

Les poteries sont d’abord façonnées à la main avant de sécher quelques heures. Elles sont ensuite cuites à 860 degrés pendant 6 heures. Dans le temps, le combustible utilisé dans les grands fours n’était rien d’autre que des noyaux d’olive ! Aujourd’hui, on privilégie le gaz, moins polluant et tout de même plus pratique. Ensuite, les poteries sont peintes aux motifs traditionnels à l’aide de cobalt. Ce minerai, présent en masse dans la région, est violet avant de tourner au bleu, après cuisson. Les céramiques sont ensuite émaillées, puis cuites de nouveau, à 1 200 degrés cette fois. Elles sont ensuite vernies et les voilà prêtes à être commercialisées.

Les artisans qui fabriquent les zelliges, ces mosaïques caractéristiques du style marocain, nous montrent leur façon de procéder. C’est sur de larges carreaux que sont d’abord dessinés, à la craie, les motifs. Un premier artisan est chargé de casser grossièrement chaque carreau pour en extraire la forme souhaitée, un second affine la pièce pour qu’elle s’ajuste parfaitement à la composition finale. Certains morceaux peuvent être très petits, mais c’est pourtant à l’aide d’un marteau et d’un burin qu’ils sont ajustés au millimètre près. C’est un travail de fourmi qu’on ne peut qu’admirer. Vase, table, miroir ou fontaine sont vendus en ligne aux acheteurs du monde entier : le savoir-faire du monde arabe s’exporte à l’international.

Les fontaines d’ailleurs, savez-vous comment elles sont fabriquées ? C’est un objet difficile à réaliser compte tenu de la forme arrondie du bassin. Les Marocains emploient cependant une méthode assez simple, mais particulièrement efficace. Cet arrondi est obtenu grâce à un moule rond, que l’on enduit d’une large couche de savon noir. Les pièces de mosaïque sont ensuite déposées selon le motif souhaité, on coule du plâtre et on attend avant de démouler. Le savon noir fait office de matière grasse qui aide au démoulage propre de la structure et la fontaine est ensuite assemblée. Le savon noir, ce n’est pas qu’au hammam qu’il est utile !

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Panorama sur la ville depuis le Borj Sud

Notre visite de Fès s’achève sur le panorama de la ville, de l’autre côté cette fois. Depuis le Borj Sud, un immense cimetière rayonne de blanc offre un point de vue imprenable sur Fez. On distingue nettement la différence entre la médina et la ville moderne, les remparts plus ou moins entiers et le large périphérique qui en fait le tour.

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OÙ MANGER : À ESSAYER ET À ÉVITER

C’est aux alentours de Bab Boujloud qu’on trouve le meilleur (et le pire) de la restauration locale. Restaurants ou café, à essayer ou à éviter, voici quelques adresses à tester en 3 jours à Fès.

À essayer

  • Chez Saïd : c’est l’endroit idéal pour déguster un excellent couscous. Située dans la rue principale de l’ancien marché de la médina, cette cuisine familiale et délicieuse attire les passants : prenez soin d’arriver tôt ou prenez votre mal en patience. Ça vaut le coup d’attendre ! Le couscous est un incontournable de tout bon séjour au Maroc.

  • Chez Hakim : dans un décor cossu d’escaliers, de luminaires et de plantes, la cuisine chez Hakim est très bonne. Les brochettes de viande sont parfumées et le tajine aux pruneaux est à tomber par terre. De plus, le service est irréprochable.

  • Café La Kassbah : situé face à la porte bleue, ce café est un spot stratégique pour se reposer tout en observant le flot de passants. Le service y est très bon, le thé à la menthe aussi, pour un prix dérisoire.

  • Au Palais des goûts fassie : les plus gourmands d’entre vous auront bien vite repéré la vitrine alléchante où trônent des centaines de gâteaux de toutes formes. Pour quelques euros, vous pourrez remplir une boite de tout ce qui vous fait envie. Le prix est au kilo, vous pouvez y aller.

  • El Khmissa : situé plus loin, près du parking Ain Aliten, ce restaurant est l’un des rares établissements à servir de la bière. Inutile de chercher sur la carte, il vous faudra la demander au serveur. Installez-vous sur le roof-top et profitez d’un déjeuner copieux au calme. Nous vous recommandons la pastilla, un mélange sucré-salé à tomber par terre.

À éviter

  • La Terrassa : ce café-restaurant aux allures de luxe profite de sa situation géographique avantageuse au-dessus de Bab Boujeloud. Cependant, sa terrasse fermée est son seul atout : la déco néo-britannico-baroque est douteuse (sans compter le sapin de Noël, toujours en place en février) et les prix sont exorbitants. Comptez le double du prix classique d’un thé à la menthe, pour une raison qui nous échappe encore. La cuisine y est peut-être très bonne, mais pour l’ambiance marocaine, passez votre chemin.

  • Chez Thamis : situé à quelques mètres de chez Saïd, c’est l’un des restaurants qui se dispute chaque midi une clientèle affamée qui passe par la rue principale de l’ancien marché de la médina. Disputer, littéralement. Les rabatteurs peuvent se montrer franchement agressifs et n’hésitent pas à en venir aux mains quand l’un d’eux « pique » des clients à un autre. Bref, concernant la cuisine chez Thamis, ce n’est ni bon ni mauvais. Les brochettes de poulet sont assez goûteuses, mais le tajine de légume n’est pas terrible. Des frites qui baignent dans une huile qui n’a pas l’air de première fraîcheur sont servies avec les plats. Le service est assez lent, l’hygiène laisse à désirer. Ceci explique sûrement la digestion difficile tout l’après-midi.

  • la Palma : face à Bab Boujloud, c’est un restaurant que nous avons choisi par défaut et qui ne sert en rien la gastronomie locale. Il ne faut pas s’attendre à un service de qualité, ni à un décor soigné. Le tajine de légume à base de surgelés remplit un estomac creux. C’est déjà pas mal, mais épargnez-vous d’y manger.

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Où faire du shopping ?

Vous le constaterez, dans la médina, on trouve de très nombreux commerces. La difficulté, c’est bien sûr de reconnaître les vrais produits des faux. Tapis, bijoux, babouches, sacs, épices et produits de beauté sont vendus par centaines : difficile de reconnaître les bons produits des contrefaçons. Pour ça, il y a quelques astuces à connaître.

Produit artisanal ou arnaque : apprenez à discerner le vrai du faux

La première chose à savoir, c’est que vous pouvez faire d'avantage confiance à un magasin « en dur » qu’à un vendeur ambulant. Ce n’est pas un gage absolu de confiance, mais c’est déjà une première étape. Magasins modernes et petites échoppes ne manquent pas de produits intéressants.

Sachez ensuite que la plupart des commerçants sont honnêtes, surtout concernant les bijoux en argent : si vous leur demandez, ils vous répondront en toute franchise. Ce n’est pas vraiment dans leur intérêt de vendre de la mauvaise came. On peut toujours vérifier, voici comment.

Pour vérifier que des bijoux sont en argent, n’hésitez pas à les malmener un peu avec un briquet. Passez la flamme sur la boucle, il est très facile de constater la différence entre du toc et du vrai : l’argent noirci, mais ne s’abîme pas outre mesure. Vous pouvez également faire ce test sur du cuir : un produit en faux cuir risque bien de s’abîmer alors que du cuir véritable restera intact. Bien sûr, avant de mettre le feu à un magasin, discutez-en avec le vendeur. Si celui-ci refuse le test, vous aurez compris que ses produits ne sont pas aussi authentiques qu’il le prétend.

Concernant les sacs, les babouches, les vêtements, observez les coutures : elles doivent être apparentes et avoir l’air solide. Si vous n’en voyez pas, c’est que de la colle fait le job. Elle ne le fera pas bien longtemps.

Évitez d’acheter des tapis dans la rue : coloré chimiquement, mal fabriqués, ils ne sont pas authentiques. On en trouve pas mal dans les rues, comme dans la Rainbow street (un spot Instagram, apparemment), qui ont l’air aussi vrais que nature. Demandez les prix et avisez : un vrai tapis coûte cher. Bien sûr, chacun est libre de ses choix, mais quitte à venir au Maroc, autant acheter marocain, non ?

Astuce !

À Fès (et au Maroc, plus généralement), les prix ne sont pas, ou rarement, affichés. C’est le moment de sortir votre meilleur jeu de négociateur. Pensez-y : le premier acheteur de la journée est synonyme de chance. Les commerçants sont donc plus flexibles le matin. Profitez-en ! (mais restez honnête, quand même)

Quelques bonnes adresses

  • Bijoux en argent : le nom de la boutique nous échappe, mais elle se situe dans la rue Derb Serraj, derrière le restaurant Chez Hakim (que l’on vous recommande chaudement). C’est une rue assez étroite et la boutique se situe à quelques mètres d’un herboriste. Elle est tenue par un homme d’un certain âge au français irréprochable et au sens des affaires affûté. Nous avons apprécié son honnêteté et vous encourageons à y faire un tour. En plus de bijoux, il propose toute sorte de lampions et objets en argent.

  • Chez Nadia : elle a été l’une des premières femmes à ouvrir sa boutique dans la médina. Elle a d’autant plus de mérite qu’elle est l’une des seules à afficher ses prix ! Avec Nadia, la négociation est rude et c’est pas plus mal. Les prix sont ce qu’ils sont. Vous y trouverez de nombreuses céramiques fabriquées à la main, mais également quelques cosmétiques. Nous vous recommandons d’autant plus sa boutique que c’est une personne d’une gentillesse à toute épreuve. Adresse : 14 rue Taala Kebira (près du parking Ain Aliten). Sa boutique est divisée en deux parties, côte à côte.

  • Aux Merveilles du Tapis : si vous remontez plus haut dans l’article, vous trouverez un passage sur l’achat de tapis artisanal. Nous vous recommandons d’y aller, vous trouverez forcément la taille et les motifs qui feront bien dans votre intérieur. Là, c’est fait main et c’est garanti !

  • Arganouira : cette boutique de cosmétiques et épices diverses est tenue par un jeune homme fort aimable. Il ne parle pas très bien français, mais avec l’anglais, on se débrouille toujours. En plus d’être honnête et sympathique, il est de très bons conseils. Une pancarte indique la provenance des noix d’argan et vous pouvez même vous essayer à la presse de l’huile d’argan. On y trouve de tout : huile d’olive, épices, piment, verveine, masques, savon noir, graines de nigelle… Vous ne connaissez pas les graines de nigelle ? C’est le Vicks Vaporub marocain. Leur utilisation est simple : dans un voile (du type utilisé pour emballer les dragées de mariage), mélangez une pincée de graines de nigelle et quelques morceaux d’eucalyptus. Fermez le sachet en opérant quelques torsions et écrasez doucement le ballot sur votre main. Puis, bouchez l’une de vos narines et collez le ballot contre la seconde. Inspirez un grand coup, mais n’oubliez pas les mouchoirs : ça fait pleurer ! Réitérer dans l’autre narine. Voilà vos cloisons nasales et sinus dégagés pour la journée. L’avantage, c’est que vous pouvez réutiliser votre mélange jusqu’à ce qu’il perde son effet, c’est-à-dire, pas mal de fois. À tester ! Adresse : 37 rue Taal Sghira

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Informations pratiques

Aller et venir de l’aéroport

Pour aller à Fès, nous avons profité de billets d’avion lowcost de la compagnie Ryanair. Au départ de Brest et en basse-saison, certains billets d’avion ne coûtent que 30 € A/R. Pas de quoi trouer un budget voyage ! Le prix est variable selon la compagnie aérienne, mais les vols entre le Maroc et la France sont généralement bon marché. Deux heures de vol plus tard et après avoir survolé le nord du Maroc (et ses sommets enneigés, une merveille), l’arrivée à Fès est une bouffée d’air chaud réconfortant.

À l’arrivée, munissez-vous du stylo préalablement glissé dans vos bagages et remplissez le formulaire d’immigration. Prenez ensuite votre mal en patience dans la queue. Nous concernant, cette étape est allée assez vite.

Un conseil : gardez une paire de chaussures plus légères dans votre bagage à main si vous partez en hiver. En pleine journée, les températures sont tout de même peu propices aux chaussures d’hiver.

Prendre un taxi à Fès

Le trajet entre l’aéroport et la médina (où logent la plupart des voyageurs) dure en moyenne une trentaine de minutes, voire plus selon les conditions de circulation. Pour un trajet entre l’aéroport et la médina assuré par un chauffeur envoyé par votre hôtel, comptez environ 15 €. Des taxis se trouvent également à disposition des voyageurs devant l’aéroport. En chemin, n’hésitez pas à demander à votre driver un arrêt dans un ATM en ville, ce qui vous évite de subir la commission des bureaux de change de l’aéroport et nous amène à notre prochain point.

Pour voyager depuis la médina autour de Fès, franchissez les remparts : c’est là que se trouvent les taxis. Pensez à demander au chauffeur le prix d’une course avant de monter, ça vous évitera des surprises.

ATM : retirer de l’argent dans la médina

Selon votre banque, les retraits d’argent peuvent coûter cher. Nous vous recommandons d’utiliser des distributeurs automatiques plutôt que les services d’un bureau de change, qui bien fait son beurre quelque part. Mieux encore, voyagez avec une carte de type N26, Revolut ou Max, qui vous permet de retirer du liquide au taux de change en cours, sans frais.

On trouve quelques distributeurs dans la médina. Attention toutefois si vous avez besoin de cash le dimanche : les distributeurs ne sont pas alimentés et, selon la densité touristique, vous pourriez vous trouver face à des ATM qui limitent le montant de retrait, voire complètement à sec.

Point sécurité

Voilà un point sur lequel nous avions été particulièrement mis en garde avant de partir : « Faites bien attention, il nous est arrivé ceci ou cela ». Naturellement, nous faisons très attention à nos affaires. Quand on voyage avec du matériel photo, on sait que ça attire l’attention. Bien sûr, nul n’est à l’abri d’une embuscade par un groupe individus mal intentionnés (anecdote tirée d’une histoire vraie). Certes, mais le Maroc en a eu assez de voir ses touristes détroussés et a pris les devants : à Fès, nous avons trouvé un nombre étonnant de policiers et militaires en patrouille dans la médina et autour. Parait-il qu’il existe même une police secrète (comprenez, des policiers en civil) qui se fond dans la masse, passe de ruelle en ruelle et arpente la médina l’air de rien pour assurer la sécurité de tous. Puisque le tourisme est une source de revenu qui lui est cher, le pays veut montrer que les voyageurs peuvent circuler en toute sécurité.

En conclusion, on se détend. Le pays a bien changé. S’il est difficile de prévenir la malchance, on peut quand même profiter des ruelles plus tranquillement.

S’habiller en voyage au Maroc quand on est une femme

Voilà un autre point d’interrogation avant un premier voyage au Maghreb. Chaque pays, voire chaque ville, porte sa façon de vivre, son histoire, ses habitudes pas toujours plaisantes vis-à-vis des femmes. Ce n’est certes pas ce qu’il y a de plus agréable, mais c’est comme ça. Quand on voyage à l’étranger, on respecte les manières de vivre et les vêtements en font partie.

On nous avait beaucoup parlé des regards lourds que peuvent porter les Marocains sur les femmes étrangères qui visitent le pays habillées à leur façon. Pas question d’ouvrir le débat ici sur ce genre de comportement, tout simplement inadmissible quelle que soit la religion, la nationalité, l’âge, etc. Sachez cependant que nous n’avons jamais été confrontés au problème (ou nous ne l’avons pas vu, ce qui est tout aussi bien, n’est-ce pas). C’est un peu naïf d’annoncer ça de la sorte, puisqu’au mois de février, finalement, s’habiller n’a pas été un problème. Le matin, il fait assez frais dans la médina. Un pantalon, un petit pull et une écharpe ne sont pas de trop. Dans la journée, quand les températures montent, on peut facilement laisser tomber le pull et s’afficher en t-shirt. Oubliez les sandales, c’est tout de même l’hiver. Les locaux sont en doudoune !

En revanche, c’est un problème que vous rencontrerez peut-être si vous voyagez à une période où les températures commencent à grimper sérieusement. En été, le mercure peut plafonner à 45° C dans la médina. Difficile de sortir autrement qu’en débardeur et short quand on voudrait même se débarrasser de sa propre peau pour avoir moins chaud. Pour rester « décente » (notez l’ironie) sans trop souffrir de la chaleur, on vous conseille des vêtements amples, comme une robe longue ou un pantalon large (quitte à jouer la carte du pantacourt), un débardeur et une veste légère pour cacher les épaules. Quitte à l’enlever quand vous vous installez quelque part pour manger.

Vous remarquerez que les Marocaines sont particulièrement coquettes et loin d’être couvertes de la tête au pied. Observez-les pour définir à quel niveau placer la barre.

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Conclusion

Trois jours, ça vous parait toujours aussi court ? Fès est bien le genre de ville qui se savoure à petite dose, sous peine de se sentir oppressé. Ceci dit, chacun est maître de son temps et rien ne vous empêche d’y rester plus longtemps. Vous aurez ainsi tout le loisir de partir découvrir les environs à la journée, comme la ville bleue de Chefchaouen, le parc national d’Ifrane (aussi appelé la Suisse du Maroc) et la beauté des montagnes du Moyen Atlas, Meknès et son ancienne ville impériale. Pour vous déplacer à la journée, un guide peut vous prendre en charge moyennant finances, vous pouvez louer une voiture pour vous déplacer par vos propres moyens ou utiliser les transports en commun.

Ces quelques jours au Maroc nous ont mis une idée en tête : y retourner pour découvrir plus de ce superbe pays à l’accueil si chaleureux ! Et vous, quand est-ce que vous partez visiter Fès ?

 

 

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